Lupa Skincare - 18 novembre 2022

Dites moi, comment vivre une slow life à Paris ?

Dites moi, comment vivre une slow life à Paris ?

“Elle l’avait dit
Avant le confinement généralisé
Qu’il était urgent de vivre au ralenti
Mais à quel prix !
Qu’il était urgent de vivre au ralenti mais
L’avaient-ils compris ?
C’est le printemps aujourd’hui
Dehors les fleurs s’envolent en farandole
Et sur la chaise longue elle s’est assoupie.”
Emmanuelle Sarrouy

Dans son poème composé l’année dernière, Emmanuelle Sarrouy capture bien cette obligation de vivre au ralenti survenue à l’aube d’une pandémie qui a fini par mettre la Terre entière à genou. Vivre au ralenti en pleine conscience et de surcroît à Paris, est-ce vraiment possible ? Venez, on vous montre comment…

La slow life nous ramène à nos essentiels

Parti du mouvement “slow food” né en Italie dans les années 90, le slow living, ou le vivre au ralenti, s’étend maintenant aux arts décoratifs, au travail, à la mode et aux cosmétiques. L’idée se positionne en opposition à la société de consommation effrénée et détachée des rythmes naturels de chaque chose (les aliments, les matières premières et notre matière grise). Les courants minimalistes, “consommer moins et mieux” et zéro carbone relèvent d’ailleurs de principes similaires.

 Si la plupart d’entre vous avez certainement déjà entendu parler de cette notion ravivée par la quête de sens et la grande remise en question de nos modes de vie suscitée par la crise sanitaire et ses confinements successifs. Au printemps 2020, nous nous sommes retrouvés (très) riches en temps et pauvres en distractions du jour au lendemain. Force est de constater qu’avec un calendrier de rendez-vous pros et persos réduit au néant et de longues heures à la maison, on a bien été obligés de “faire le bilan”.

Et si le temps n’était jamais perdu ?

Une commodité précieuse de nos jours, prendre le temps est devenu un luxe, souvent relégué aux vacances. La slow life invite à prendre le temps d’observer le monde qui nous entoure, la perception que nous en avons et nos réactions, et ce, au quotidien.

 Malheureusement, il semblerait que notre société soit dirigée par une peur qui peut paraître insurmontable, celle de l’ennui. C’est elle qui nous pousse à remplir nos agendas à rabord et instaure un quotidien vécu en surcharge permanente. “Une chose à la fois” nous supplie notre système nerveux ! La charge mentale, les nombreuses sollicitations sociales ou encore la FOMO (Fear Of Missing Out) nous sommes en constante gestion d’informations. Comment faire autrement quand la to-do liste ne fait que de s’allonger ?

Pourtant, la slow life est l’amie de notre productivité. Les neurosciences le prouvent, le mode multitâches ne fonctionne pas pour 97.5% de la population examinée par une étude sur le sujet. En essayant de faire plusieurs choses à la fois, notre cerveau alloue une attention morcelée afin de la répartir simultanément sur plusieurs actions. Résultat ? Une concentration réduite et une plus grande fatigue mentale. Alors que faire ?

Il peut être difficile de se recentrer et prendre soin de soi car nous avons un peu tous tendance à écouter plus le monde extérieur que nos réels désirs. Prendre rendez-vous avec soi-même pour un peu d’introspection vous confèreront la clarté et une sérénité retrouvée pour initier des changements profonds et retrouver l’équilibre.

Transformer son quotidien en slow life

Pour adopter la slow life, nul besoin de devenir hippie et vivre pieds nus d’amour et d’eau fraîche. Les changements peuvent se faire de manière discrète, voire imperceptible pour les autres, car nous venons de le voir, la slow life commence à l’intérieur de soi. Qu’est-ce qui est nécessaire à votre épanouissement ? Mener cette réflexion en pleine conscience permet de mettre le doigt sur les habitudes néfastes. Le smartphone au saut du lit, les repas rapides mangés machinalement, des week-ends à courir entre les rendez-vous, toutes ces choses partent d’automatismes néfastes. Comment se réconcilier avec votre corps et votre esprit.

Réparer notre relation avec notre ventre 

La slow food n’est pas une tendance, mais un choix intimement lié à notre santé. Dans son livre, “Le charme discret de l'intestin”, la chercheuse Giulia Enders nous rappelle l’importance de cet organe qu’elle surnomme de “mal aimé”. Notre système digestif contient un système nerveux indépendant surnommé le “deuxième cerveau” et influe énormément sur notre comportement. Composé aux deux tiers de cellules immunitaires, notre intestin mérite d’être bichonné par de la nourriture saine avec le moins de conservateurs et perturbateurs que possible, donc fraîche et de saison.

La slow food ne touche pas qu’aux ingrédients, mais aussi à la manière dont nous prenons nos repas. Il s’agit de manger en étant conscient du moment : de mâcher les aliments et d’écouter son corps en nous arrêtant quand il est plein. Certaines retraites de méditation imposent un silence pendant les 10 premières minutes de chaque repas, par exemple. Comment mieux écouter notre rythme biologique ? Voici un défi : cette semaine, vous déjeunerez en évitant de rester les yeux rivés sur votre téléphone ou affairé à terminer un mail.

Nos bons plans de slow food à Paris : 

- Dans le noir propose de dîner dans l’obscurité totale, vos sens seront en alerte !
- Le Bichat, Paris Xe, propose une cuisine bio, de saison faite maison à des prix raisonnables.
- L'application anti-gaspi Too Good To Go permet d’acheter des repas de qualité à prix raisonnables en fin de service pour éviter qu’il ne partent à la poubelle.
- La Ruche Qui Dit Oui pour manger local et de saison à la maison vous pouvez vous approvisionner 

Vivre au ralenti : se détendre autrement

Et si vous essayiez d’être moins organisé ? Faites de la place à l'improvisation pour des journées loin des notifications et injonctions et laissez votre intuition s’exprimer. Ralentir ne signifie pas ne rien faire, même cela est bien nécessaire parfois. L’apprentissage d’une activité donne à votre esprit un espace de respiration nécessaire. 

Les idées des loisirs slow life à Paris

- Plongez avec les enfants dans notre patrimoine culinaire avec le Maif Social Club.
- Prenez le bateau et laissez vous transporter par un Paris historique ou d’un thème de saison avec Les Vedettes de Paris.
- Déambulez dans un jardin presque secret où la nature a repris ses droits.
- Testez votre main verte dans une ferme urbaine pédagogique avec La Sauge.
- Régalez vos yeux chez Well-Nest, un concept store dédié à la slow life.
- Occupez vos mains à (re)coudre des vêtements à La Textilerie pour les soirées d’hiver et laissez voguer votre esprit.
- Réparez des objets à La Recyclerie qui dispose d’un atelier bricolage duquel il est possible d’emprunter des outils. Certes cela vous prendra un peu plus de temps que d’acheter un nouveau grille-pain, mais vous ferez certainement de nouvelles rencontres qui vous changeront de votre cercle habituel.

Quelques rituels slow life

Pour finir, voici des idées pour vous mettre le pied à l’étrier de la slow life :
- Marquer des temps d’arrêt et de partage non négociables pour vous reconnecter avec le moment présent : les repas du soir en famille, le coucher des enfants et une respiration le regard tourné vers l'extérieur entre chaque réunion ou mail.
- S’initier au journaling pour stimuler l’introspection. Voici quelques questions pour vous guider : quelles sont les choses qui m’ont donné de la joie aujourd’hui ? Qu’est qui me tracasse (physiquement ou moralement) ? Que ferais-je si je n’avais pas peur ?
- Bloquer 15 minutes (ou plus) par jour pour se reconnecter avec son corps. Cela inclut se brosser les dents en se regardant dans le miroir, à appliquer votre crème de nuit avec des techniques de massage ou encore vous étirer comme un chat et faire des exercices de respiration.
- Reconnectez-vous avec votre corps par des soins naturels comme le sauna infrarouge chez Belleyme ou ravivez vos sens en défiant la loi de la gravité avec la flottaison en isolation sensorielle chez Meïso.
- Prévoir un tiroir pour y entreposer les objets numériques (smartphones, tablettes, etc) et faire une pause déconnexion en famille. Ou invitez vos amis à mettre leur portable dans un bol à l’entrée lors de votre prochain dîner.
- Éteindre le mode wifi sur son smartphone au coucher et ne le rallumer qu’après son premier café.
- Marcher un arrêt de métro le nez en l’air pour regarder le paysage. Vous penserez quand même à remarquer les crottes de chien et à esquiver les trottinettes à toute allure.
- Gardez des activités de loisirs à portée de main dans votre espace de vie (peintures, instruments de musique, livre de recettes, roman, tricot, ce que le cœur vous en dit).
- Prenez une dose d’inspiration à la Slow Galerie créée dans une ferme croyance que l’art soigne les gens.
- S’offrir une staycation à Paris, comme disent nos amis les anglais, l’Hôtel Hoy (“aujourd’hui” en espagnol) propose des cours de yoga, des thérapies holistiques, des paniers à emporter pour pique-niquer dans un parc et même un fleuriste.
- Une fois par trimestre faire le tri en faveur d’un mode de vie slow life. Quels objets chez vous encombrent plus qu’ils ne sont utiles ? Quelles habitudes ou engagements consomment plus d’énergie qu’ils ne vous en procurent ? Quelles relations nourrissez-vous en accord avec vous-même et quelles autres vous paraissent superflues ou “forcées” ?

En somme, être débordé c’est dépassé. À chacun son fonctionnement, adopter la slow life c’est partir à la découverte du sien. Tout le mal que nous vous souhaitons est de vous assoupir sur une chaise longue et autour de vous des feuilles d’automne en farandole.

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