Lupa Skincare - 11 octobre 2021

Mode de vie zéro carbone : rêve ou réalité ?

Mode de vie zéro carbone : rêve ou réalité ?

Mieux consommer fait désormais partie des préoccupations majeures des Français. Une récente étude de l’Observatoire Leclerc mené auprès de 1000 personnes au mois de juillet s’est intéressée à l’état d’esprit des Français vis-à-vis des modes de consommation plus responsables. Résultat des courses ? 92% des répondants ont affirmé qu’il était important de renverser les habitudes de consommation en réponse à la crise environnementale actuelle. Par ailleurs, 55% des sondés rapportent avoir augmenté leur consommation de produits locaux et 54% privilégient les légumes de saison.

La Planète ne cesse de nous rappeler que nous avons suffisamment abusé de sa générosité, le mois de mars 2020 a été le deuxième plus chaud depuis 1880. Le jour du dépassement de la Terre tombait le 29 juillet cette année, nous avions consommé l’ensemble des ressources que notre planète est capable de régénérer en un an. Cette triste date nous rappelle à la seule option qui se présente à nous : changer drastiquement nos modes de vie afin de considérablement réduire nos émissions de carbone d’année en année.

Le prix climatique de nos modes de vie

En 2020, un Français produisait en moyenne 9,8 tonnes de dioxyde de carbone par an. Même si elle n’est pas forcément en croissance exponentielle depuis plusieurs années, l’empreinte carbone des Français reste trop importante pour rentrer dans les clous des Accords de Paris qui visent à visent à maintenir la hausse de la température en-dessous de 2° celsius, et dans l’idéal aux environs de 1,5°.

Contenir le réchauffement climatique constitue à présent un défi commun à tous. Entre prise de conscience éco citoyenne et une véritable anxiété pour le monde qui sera laissé à nos enfants, le constat est sans appel :
- L’ensemble de notre mode de vie doit changer.
-  Nous pouvons chacun faire un effort à notre échelle autant qu’au niveau collectif.

 L’heure est aux changements radicaux pour tendre vers un mode de vie zéro carbone. Nous sommes plus de 7,5 milliards d’humains, imaginez si chacun d’entre nous s’engageait proactivement à alléger sa facture carbone ?

Combien pèse notre mode de vie en carbone ?

C’est décidé, vous êtes prêt à réduire votre empreinte carbone ? Comme tout changement d'habitude, deux choses sont essentielles : savoir où l’on va et se donner des échéances tout au long du chemin pour y arriver. Dans un premier temps, il vous faudra mieux comprendre votre consommation et son impact. Quel est le poids en carbone de vos courses, de vos repas quotidiens et de vos habitudes de divertissement ? Le confort de votre logement, la façon dont vous vous déplacez ou encore vos loisirs ont eux aussi une part dans l'addition totale.

Vous connaissez certainement les bons conseils : éteindre la lumière, débrancher les appareils électroniques quand ils ne sont pas utilisés, prendre des douches et non des bains. Au lieu d’adopter des gestes isolés, pensez à la big picture ! Comprendre d’où proviennent vos plus importantes émissions carbones vous permettra de viser plus juste tout en dosant vos efforts.

Commencez par faire votre bilan carbone personnel avec l’outil pédagogique MicMac pensé par l’association Avenir Climatique ou encore le test rapide de Nos Gestes Climats que l’on peut effectuer en famille. Ces tests vous plongent directement dans les conséquences de vos gestes quotidiens sur la planète. Buvez-vous de l’eau en bouteille ou des sodas ? Évidemment, l’incontournable question du végétarisme se pose. Les sujets moins évidents comme l’âge de vos produits électroménagers ou le type et l’ancienneté de votre ordinateur entrent également en jeu. Au fur et à mesure que l’on répond aux questions on se rend compte de l’ampleur de la tâche et de la nécessité de prioriser si l’on ne veut pas se décourager.

Il faut faire des choix… 

Si vous n’êtes pas encore prêts à vivre d’amour et d’eau fraîche sur un lopin de terre dans le Cantal (pourquoi pas), il va falloir faire des choix critiques pour réduire son empreinte carbone. Par où commencer ?

Se nourrir près de chez soi

Vous avez certainement déjà entendu les injonctions à consommer local et de saison. En revanche, certains ingrédients qui rencontrent un franc succès dans nos cuisines modernes peuvent venir alourdir notre addition d’émissions carbones.

Commençons par un grand classique : le miel. Adeptes d’une bonne petite tartine de miel ou d’une cuillère dans votre yaourt du matin ? Et bien il va vous falloir lire les petites mentions sur les étiquettes de plus près. 30% du miel vendu en Europe serait extrait en Chine !

Ensuite, au risque de fâcher les ambassadeurs de la cuisine saine, nous nommons l’avocat dont les producteurs principaux sont le Pérou et l’Afrique du Sud, et le quinoa natif de la Bolivie. Bonjour le poids carbone par avocado toast ! Que dire de la salade de quinoa - un plat pas si léger pour la planète !

La solution ? Quand on a le temps, passer au marché en gardant un regard critique sur les étals ou rejoindre une des 2000 AMAP (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne) en France. Après, certains groupes de maraîchers proposent la livraison à domicile de fruits et légumes locaux et de saison. En ville, le supermarché coopératif est une option pour alléger votre empreinte carbone à condition de donner de faire don de quelques heures de son temps par semaine pour participer aux opérations.

Reprendre de la salade… de saison !

S’il est indiscutable que manger moins de viande équivaut à moins d’émissions carbones, le végétarisme rencontre encore trop souvent des freins et des idées reçues. Historiquement, le fait de pouvoir mettre de la viande sur la table était perçu comme symbole de réussite sociale. Aujourd’hui, l’idée résiste et se retrouve renforcée par une autre : manger de la viande est plus nourrissant. Pourtant, il existe une multitude de sources végétales bourrées de bonnes choses pour notre corps et en quantité satisfaisante. Nous ne faisons pas non plus l’apologie du végétarisme mais il est vrai qu’il représente un levier puissant pour réduire son empreinte carbone.

Le numérique, immatériel mais lourd en carbone

Un producteur de carbone malgré lui, nos habitudes connectées se traduisent en pollution numérique ! Saviez-vous que l’empreinte carbone des outils digitaux est enfouie aux quatre coins du monde ? Les métaux précieux qui composent nos smartphones sont extraits en Afrique et les centres qui stockent nos données tournent à plein régime demandant un énorme effort de réfrigération.

Le principal coupable ? La vidéo. Le think tank français The Shift Project qualifie nos habitudes de visionnage de vidéos en ligne insoutenables. Selon leur étude dédiée au sujet datant de 2019, la vidéo en ligne, génère 60 % des flux de données mondiaux et plus de 300 millions de tonnes de CO2 par an. En tête arrivent la VOD (lire Netflix et Amazon Prime), puis le porno et enfin les Tubes (YouTube, Vimeo et compagnie). Nous osons penser aux chiffres d’aujourd’hui dans le sillage des confinements successifs.

Le rapport pointe tout particulièrement vers notre consommation numérique pendant notre temps libre : “l’essentiel des vidéos constituant 80 % du trafic internet sont consommées à titre de divertissement ou de publicité”. Nous ne sommes plus des enfants de la télé, mais du streaming !

Alors que faire pour réduire son empreinte carbone causée par le numérique ?
- Acheter d’occasion vos équipements via des sites comme BackMarket.
- Se désinscrire des newsletters inutiles et épurer sa boîte mail.
- Haro sur le streaming ! Allez boire un café avec un ami, passez du temps au parc ou découvrez une nouvelle passion (sans écran), il y a pleins d’alternatives bien plus saines que binger la dernière série dont tout le monde parle, et dont personne ne parlera plus dans deux mois. On ne cesse d’entendre parler de “sobriété numérique”. Nous vous proposons plutôt de mettre l’usage du numérique en corrélation avec d’autres types d'émissions carbones que nous pourrions ainsi éviter par son utilisation. Par exemple, une visioconférence qui remplace un vol Paris-Lyon est la bienvenue.

Adapter son habitat

Vivre en colonie hippie. Vous vous sentez seuls ? Vous aimeriez bien partager le babysitting ? Les logements partagés ou en immeubles bénéficient de la chaleur des uns et des autres en hiver et mutualisent bien des services. Enfin, nous ne cesserons de le rabacher, se promener en petite chemise chez soi en hiver c’est tout simplement pas normal - baisser son thermostat c’est chic !

Assurez-vous du niveau d’isolation de votre maison.
Pensez au double vitrage des fenêtres et à revoir la toiture - une véritable passoire énergétique. À savoir que les travaux d’amélioration de la note énergétique d’un logement bénéficient du Crédit d’impôts pour la transition énergétique (CITE). Vous êtes en pleine recherche de logements plus écologiques ? Intéressez-vous aux habitations bas carbone !

Se mettre au minimalisme. De quoi a-t-on vraiment besoin ? Saviez-vous que chaque objet pèse son poids carbone, une somme de sa méthode et son lieu de fabrication, sa vente, son utilisation et de ce qui en est fait quand il part à la poubelle. Une géniale infographie publiée par l’ADEME étaye ce concept pièce par pièce de la maison. 

Se déplacer autrement

Voilà un bon gros dossier qui mériterait peut-être de figurer tout en haut de la pile, mais nous ne voulions pas vous effrayer d’entrée de jeu ! Selon l’Insee, 70 % des salariés se rendent au travail au volant de leur voiture. On ose espérer que certains font du covoiturage ! Les déplacements professionnels font également partie des fautifs, surtout dans les entreprises multi-sites ou des métiers friands de rendez-vous chez le client.

Puis vient le moment des vacances, moment auquel on a envie de se dépayser et de partir loin de son quotidien. Forcément un vol Paris - Istanbul pour un long week-end nous semble tout à fait l’expérience idéale. On ne va pas vous obliger à rester en France. D'ailleurs cet été, la foule en Bretagne n’était juste pas gérable… Mais si vous envisagiez les vacances et le voyage différemment ? En prenant le temps, on comprend que les vacances ne commencent pas au moment où vos orteils touchent le sable fin/le gazon du parc de l’hôtel ou encore la neige des pistes de ski. Les vacances c’est tout simplement le changement de cadre et de routine. Puis, ne dit-on pas que l’aventure réside plutôt dans le chemin que dans la destination. Donc remettre cette petite semaine à New York à plus tard, sauf si vous comptez y aller en traversée par bateau, à vous de voir…

Que faire pour se déplacer de manière plus douce et réduire son empreinte carbone ?
- Commencez par faire du covoiturage une à deux fois par semaine. Augmentez la cadence si cela est faisable !
- Il fait beau ? Partez un peu plus tôt et enfourchez votre vélo - vous n'oublierez pas le casque en sortant !
- Les vacances de Noël en famille ? Un rappel pour prendre ses billets de train à l’avance et faire des économies ne mange pas de pain. Vous éviterez ainsi le vol low cost de dernière minute.
- Tournez-vous vers l’écotourisme qui propose des sorties et séjours à un impact réduit sur l’environnement.

Agir au niveau de son entreprise

Ensemble on va plus loin. Les entreprises prennent graduellement conscience que l’avenir de la planète repose également entre leurs mains. En tant que salarié ou entrepreneur, vous pouvez également contribuer au mouvement en proposant des actions pour étoffer la politique RSE.

- Prolonger la vie des outils numériques. Garder son smartphone d’entreprise plus longtemps, ou mieux, pouvoir le racheter pour remplacer un appareil personnel. Aussi, un ordinateur portable a une empreinte carbone moindre qu’un poste fixe.
- Réduire les déplacements en voiture, train ou avion. Les déplacements professionnels constituent une grande partie du trafic automobile. Évitez de prendre la voiture pour un déjeuner ou l’avion pour une journée de rendez-vous réalisables par visioconférence.

Sensibiliser ses enfants au changement climatique - sans angoisse !

Enfin, ce qui nous tient à cœur en tant que parent c’est aussi d’apprendre à nos enfants de vivre plus légèrement. D’ailleurs nous vous préparons un article bientôt sur le sujet ! Premièrement, il s’agira de tout simplement montrer l’exemple car les petits ont tendance à faire les choses par imitations des grands.

- Interroger vos enfants à l’aide de fiches éducatives ou un quiz junior (dès 9 ans) pour tester ses connaissances sur le réchauffement climatique. Profitez de ces moments de réflexion pour faire éclore la conscience environnementale, sans anxiété bien sûr !
- Faire un bilan de la note carbone du foyer ensemble pour réfléchir à un plan d’action pour réduire ses émissions carbones.
- Emmenez vos petits aux journées du développement durable à la Cité des Sciences si vous êtes à Paris.

Y aller tout en douceur

Même si l’urgence climatique est bien là et qu’il est grand temps d’alléger nos modes de vie de ce poids carbone, tout changer du jour au lendemain risque de mettre trop de pression sur un nouveau quotidien. Imaginez un beau ballon de baudruche ouvert qui s’agite dans les airs et dans toutes les directions, avant de mollement retomber à terre. Attention à ne pas tomber dans le burnout de zéro carbone !

Pour réduire son empreinte carbone il faut procéder par étapes. Vous en avez déjà franchi une à la lecture de cet article : la prise de conscience de l’ampleur de la tâche et de toutes les possibilités qui s’offrent à vous ! Pourquoi ne pas en faire un projet de famille ? Échanger sur ces sujets avec ses enfants nous montre aussi une perspective différente de la nôtre.

Sachez que le mode de vie zéro carbone relève avant tout d’une mentalité. Netflix le soir, les longs week-ends commençant et se terminant dans des aéroports ou encore des tomates en plein hiver, renouons avec la logique des choses ! Enfin, éliminer le superflus revient à prendre le temps pour soi, pour son bien et celui des siens - et de se lâcher la grappe quand on n’y arrive pas tous les jours.

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