Lupa Skincare - 29 août 2021

Cessons de nous comparer !

Cessons de nous comparer

La comparaison ne serait-elle pas le vilain petit défaut de notre génération ? Entre notre collègue dont notre manager fait les éloges et l'influenceuse à la vie parfaite sur Instagram, comment cesser tous ces jugements ? Rassurez-vous, ce mécanisme tout à fait naturel concerne tout le monde à différents niveaux d’intensité. Car au fond la comparaison touche l’estime de soi et la confiance en soi. Comment se portent les vôtres ?

Pourquoi nous comparons-nous ?

Universelle, le jugement de soi dans le reflet de l’autre suscite bien des émotions douloureuses dont nous aimerions nous passer. Et si nous commencions par en comprendre le mécanisme ? Que l’on se le dise : notre cerveau mène constamment des comparaisons. Seulement, celles-ci sont neutres et décident d’une action. Par exemple, quand on boit de l’eau plate ou pétillante, on commande un plat plutôt qu’un autre, ainsi de suite. Nous utilisons la comparaison au quotidien pour faire une montagne de choix qui passent souvent inaperçus. Alors pourquoi devient-elle malsaine quand elle concerne les personnes qui nous entourent, en particulier chez les femmes ?

Portons un instant notre attention sur la façon dont sont élevées les jeunes filles : gentillesse, douceur, attention aux autres et serviabilité sont de mise. De fait, l’éducation des fillettes intègre souvent la comparaison, en désignant une autre enfant plus obéissante, qui réussit mieux à l’école ou au comportement plus apprécié des adultes. Ce genre d’enseignement pousse à valoriser le regard de l’autre et à rechercher leur approbation. Suivant cette logique, il est fort probable que les femmes soient plus sujettes au mécanisme de comparaison que les hommes parce qu’elles ont appris à prendre en compte ce facteur depuis un très jeune âge. Enfant, nous apprenons à nous positionner par rapport à notre entourage immédiat. À l’âge adulte, ce fonctionnement s’étend à plusieurs aspects de notre vie : professionnel, social, familial, communautaire, etc. En nous comparant, nous recherchons notre place dans le monde pour mieux y évoluer.

Dès les années 1950, le sociologue américain Leon Festinger affirmait déjà que se comparer pouvait contribuer à notre développement. Il distinguait le jugement de quelqu’un comme supérieur comme un encouragement à s'améliorer. Dans le cas d’une observation descendante, il percevait une manière de relativiser une situation difficile et notre sort. Il y existerait donc une manière d’appréhender la comparaison comme une formidable opportunité de gagner en estime de soi et confiance en soi?

Que peuvent nous apprendre nos similitudes et différences ? 

Lorsqu’on se compare à quelqu’un d’autre, on se met à hiérarchiser les éléments de sa vie par rapport à la nôtre. On perçoit les choses que cette personne a de plus ou fait mieux que nous. Il arrive que l’on en conclut que son cheminement est plus avancé que le nôtre et qu’elle a donc plus de valeur que nous. Tel un effet miroir, on se mesure aux autres avec une tendance à se focaliser sur les verres à moitié vide de nos vies.

Par la comparaison, nous pratiquons un jugement de soi négatif ou positif. Un sentiment d’insuffisance peut naître de l’acte d’identifier des différences négatives avec quelqu’un d’autre. Le cas échéant, nous cherchons à nous rassurer par la recherche de facteurs positifs, de supériorité, qui viendront renforcer l’estime de soi. 

C’est là où l’injonction à arrêter de se comparer manque de réalisme. Il ne s’agit pas d’arrêter de le faire, mais d’accueillir la comparaison comme un exercice neutre qui n'influe ni sur notre valeur, ni sur notre bonheur, ou notre malheur d’ailleurs. Si l’exercice de se mesurer à autrui peut nous permettre d’évoluer, le défi est de se détacher des émotions désagréables suscitées par chaque constat. Nous le savons bien, toute émotion négative est très énergivore, alors comment pouvons-nous appréhender cette réaction naturelle de manière plus saine ?

Accueillir la comparaison différemment

Pourquoi vous comparez-vous aux autres ? Est-ce pour vous rassurer, pour vous encourager à progresser ou pour vous dévaloriser ? Quel sentiment vous donne-t-elle : de la satisfaction, de l’estime de soi et de la confiance en soi, ou encore de la motivation ? Le cas échéant vous ressentirez peut-être de la honte, un sentiment d’infériorité, ou pire encore, du désespoir. En identifiant la nature de ce comportement vous pourrez en préciser les causes et réfléchir à des stratégies pour y remédier. 

1. Si vous vous dévalorisez constamment face au succès ou au bonheur des autres, alors il y a de fortes chances que vous manquiez d’estime de soi et de confiance en soi. Que ressentez-vous quand vous observez la vie de quelqu’un d’autre ? Quelles choses reviennent le plus souvent ? Et si vous notiez plutôt vos forces, le chemin que vous avez parcouru et les choses desquelles vous êtes fière ?

2. Vous vous réjouissez des bonnes nouvelles des autres, d'ailleurs, elles vous donnent également envie d’accomplir les mêmes choses. Bonne nouvelle, vous avez la comparaison plutôt saine, mais attention à force de vouloir trop réussir vous risquez de vous épuiser. Avis à toutes les supermamans, apprenez à célébrer vos succès et vous reposer un temps soi peu sur vos lauriers. À force d’être à 100% en permanence vous risquez le burnout !

3. Vous éprouvez du plaisir lorsque vous vous sentez supérieur aux autres ? Il y a de fortes chances que vous cherchiez à vous rassurer. Faites le tour de vos compétences et focalisez-vous sur les choses qui vous rendent heureuse, vous verrez qu’il n’y a nul besoin de faire ressortir les faiblesses des autres pour vous porter plus haut.

Que ce soit une affaire de physique, de réussite professionnelle ou d’épanouissement personnel, la comparaison pointe un déséquilibre plutôt du côté de l’instigatrice que de son entourage. De quelle croyance ou expérience provient le réflexe de vous mesurer aux autres ? Quel sentiment suscite-t-il en vous, en toute franchise ? En menant une réflexion autour des causes de ce mécanisme, votre façon de vous mesurer aux autres pourra évoluer d’une posture passive, voire immobilisante, vers un point de vue actif source d’amélioration de soi.

Comment prévenir le besoin de comparaison chez nos enfants ? 

Vous souhaitez éviter à vos enfants d’en souffrir ? Vous pouvez commencer dès aujourd’hui en évitant de les comparer entre eux. Bannissez les “regarde ta sœur, elle sait mieux faire” ou les “tu as vu comment X est une gentille fille ?” La construction d’une bonne estime de soi dès le plus jeune âge fait des merveilles chez les adultes. Vous pouvez bien entendu les féliciter quand ils réussissent et les réconforter quand ils sont déçus. Le plus délicat sera de leur faire comprendre que leur singularité est une force et non pas source de complexe d’infériorité ou de supériorité. Enfin, les enfants apprennent par mimétisme, à vous de montrer l’exemple d’une personne au mécanisme de comparaison sain doublé d’une forte dose d’empathie. Voilà l’occasion pour vous d’arrêter de vous comparer aux autres, ou du moins à haute voix !

Enfin, amplifiez votre connexion avec vous-même : appréciez vos particularités, votre corps qui change ou vos réflexions mûries au cours des expériences de vie. Célébrez le sentiment et la fierté d’avoir passé des caps de vie pour nourrir estime de soi et confiance en soi. La réussite des autres provoque alors de la réjouissance, l’envie de les soutenir et même une motivation à accomplir nos objectifs à leur côté plutôt qu’en opposition. Le mécanisme de comparaison s’atténue lorsque nous sommes pleinement alignée avec notre vie.

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